Nouvelle | 08•03•20

L’un des seuls pure-players du marché (et le seul décentralisé).



Les Echos – Capital Finance (extraits)
6 mars 2020
Par Aroun Benhaddou

Qui sont les debt advisors les plus actifs en France ?

Capital Finance lance le premier classement des conseils indépendants en financement dans nos frontières. Rothschild & Co, Lazard et DC Advisory forment le peloton de tête.

En vingt ans, le paysage de la private debt a profondément changé, et, avec lui l’offre de conseil. Historiquement rattachée aux banques, l’activité de debt advisory s’est progressivement diffusée, jusqu’à devenir une nouvelle norme au sein des banques d’affaires et à faire émerger des pure players du métier. La raison ? Le besoin croissant d’indépendance dans l’accompagnement des directions générales et financières sur leur problématique de financement. A ce titre, la crise financière de 2008 a servi de catalyseur exceptionnel pour le développement de cette expertise, devenue un « must have » dans nombre de structures. Un panorama de plus en plus large que Capital Finance a souhaité capturer en constituant le premier classement des différents acteurs indépendants opérant sur le marché français du conseil en financement.




Les résultats de cette league table inédite ? Ils sont globalement en ligne avec la séniorité des équipes. Le pionnier du marché, Rothschild & Co, règne sans partage sur le marché du debt advisory. L’équipe de 30 professionnels constituée autour de Vincent Danjoux et d’Arnaud Joubert a travaillé à la levée de 35 financements pour plus de 20 Md€, pour le compte d’entreprises tricolores (tout type d’actionnariat confondu), entre le 1er janvier et le 31 décembre. Un niveau d’activité reflétant l’expertise et l’antériorité de cette maison : Vincent Danjoux a bâti cette offre il y a près de deux décennies à Paris et à Londres. Rothschild & Co – qui a œuvré à faire des lender educations des commodities il y a près de huit ans – est toutefois challengé par une multitude de structures. A l’image de Lazard, son éternel concurrent. Là encore, l’expérience joue en faveur de l’équipe animée par François Guichot-Pérère depuis 2009. Si le duo historique que cette figure du debt advisory formait avec Geoffroi de Saint-Chamas n’est plus, cela n’a pas empêché la banque cotée à New-York d’officier sur les levées de 17 financements, l’an dernier. Une volumétrie significative qui lui permet de prendre la deuxième place de notre classement 2019 en volume, mais aussi en valeur – avec un total de 8,5 Md€ levés. 


Buyside & sellside


Si l’écart entre Rothschild & Co et Lazard est important, l’un et l’autre se détachent cependant du reste du peloton. A la troisième place du podium, DC Advisory a aidé à la levée de 3,25 Md€, au coude à coude avec Degroof Petercam (3,245 Md€). L’établissement d’origine belge a pu compter sur la vitalité de certains de ses clients, à l’instar d’Axéréal, lors du rachat des activités de malt de l’américain Cargill, ou de Biogroup. Le puissant réseau d’analyses médicales détenu par Stéphane Eimer réalise en effet la quasi-totalité de ses acquisitions par endettement. 

Notre méthodologie (cf. encadré) faisant notamment la part belle à la structuration des financements des bidders dans le cadre de leurs acquisitions (en raison de l’implication forte des équipes debt advisory demandée par ces mandats), les boutiques M&A estampillées « buy-side » en ressortent naturellement valorisées. Il en va de même pour Messier Maris & Associés, qui s’inscrit en 6ème position, avec près de 2,2 Md€ de financements levés. A l’inverse, Natixis Partners figure en cinquième position, en raison de son positionnement plus orienté sell-side. Sur les 21 missions menées par l’équipe de Philippe Charbonnier en 2019, la filiale de Natixis comptabilise huit lender educations sur des opérations représentant au total près de 1,3 Md€. Une typologie d’opérations volontairement laissée de côté dans notre classement, car devenue « commodité » et valorisable qu’en l’accompagnement du mandat M&A. Mais ces missions n’en restent pas moins indispensables. Véritable antidote aux positions dominantes des banques par rapport à leurs clients, celles-ci ont en effet largement contribué au développement de la profession et à l’accroissement de la valeur proposée par les banques d’affaires. Tout du moins sur le Vieux continent. Aux Etats-Unis, pays éminemment financiarisé, la pratique du debt advisory indépendant n’en est encore qu’à ses balbutiements. Cela en raison de l’omniprésence des banques américaines sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Mais aussi en raison de la moindre implication de ces dernières dans le financement des entreprises. 

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Méthodologie


Ce classement porte sur les structures indépendantes à dominance transactionnelle ayant accompagné des sociétés françaises, soutenues ou non par des sponsors, dans le cadre de leur (re)financement en 2019. Sont exclues les missions d’accompagnement des équipes M&A en sell-side – à l’exception des staple financing – ainsi que les opérations ayant trait au restructuring, au real estate et à l’infrastructure.