Cf News, par Anne Joly
30 septembre 2022
Entrés au capital du fabricant et distributeur de joints de 30 m€ de chiffre d’affaires pour accompagner une transmission qui a finalement mal tourné, Initiative & Finance et Elige passent la main à Abénex et au management en place depuis 2020 qui valoriseraient la société quelque 65 m€.
Origin Group est résilient et c’est visiblement ce qui l’a sauvé. Co-fondé par les familles Bailly et Tahar en 1992, ce fabricant et distributeur de joints d’étanchéité industriels basé à deux pas de la Suisse, dans la vallée de la Valserine, dans l’Ain, a surmonté les crises et renouvelle son actionnariat avec l’arrivée d’Abénex, majoritaire dans le cadre d’une opération de LBO bis.
Le financier prend la relève d’Initiative & Finance et Elige, arrivés au capital en 2016 pour, initialement, soutenir la reprise de la société par la seule famille Tahar et préparer la relève en son sein (lire ci-dessous). L’opération à laquelle participe également de façon minoritaire Bertrand Sée, le dirigeant actuel, et son équipe de managers, a également été financée par une dette arrangée par LCL et Crédit Agricole Centre Est avec Société Générale, CIC et Amundi Dette Privée. Selon nos informations, le montant de la transaction est voisin de 65 m€.
Deux process successifs.
Sous la houlette de ses actionnaires financiers et conformément à ses plans, Origin Group s‘est développé notamment par croissance externe en acquérant tout d’abord Evco/Colubra dans l’Isère puis PXL Seals, également dans l’Ain. Avec 180 personnes, il se prévaut aujourd’hui de 30 m€ de chiffre d’affaires versus moins de 20 m€ à l’arrivée des financiers. C’est au niveau de la gouvernance que rien ne s’est passé comme prévu. Mais si des divergences profondes sur la gestion de l’entreprise ont opposé I&F et Elige à la famille Tahar, laquelle a finalement été évincée de l’opérationnel en 2020 pour laisser la place à un manager de transition, Bertrand Sée, celles-ci n’ont pas empêché les repreneurs potentiels de se pencher sur son cas. Un premier process avait été lancé par Natixis en juillet 2020 et stoppé en fin 2021. Tourné vers les industriels, il avait suscité l’intérêt d’acteurs étrangers notamment. Émaillé de plusieurs « stop and go » imputables à la crise sanitaire, il aurait abouti à la cession de Origin à un groupe anglo-saxon si Bertrand Sée ne s’était finalement positionné à la reprise. Un autre process a alors été lancé début 2022.
Profondeur de l’offre.
Sur la dizaine de fonds intéressés, quatre ont été retenus – Innovafonds, Hivest, un consortium autour de Siparex et Abénex.
« Origin Group figurait sur nos radars depuis la sortie du confinement, précise Jérôme Vandermarcq. En quête d’une société covid-proof, nous avons été impressionnés par la résilience phénoménale de Origin dont la force réside dans la profondeur de l’offre : elle peut adresser un grand nombre de clients et d’industries sous-jacentes. Quand un secteur flanche, un autre compense. » Distributeur de joints (70 % de ses revenus), le petit groupe dispose de son propre outil de production pour fournir « les moutons à cinq pattes », autrement dit les solutions d’étanchéité sur mesure en élastomère, adressant ainsi des secteurs aussi divers que l’agro-alimentaire, l’hydraulique, la chimie en France comme à l’étranger où il enregistre 40 % de son chiffre d’affaires. « Origin Group est positionné sur un marché atomisé sans acteur de moyenne taille. Nous avons pour objectif, en s’appuyant sur une stratégie de croissance organique et externe, d’en faire le leader français des petites séries sur les joints élastomères », explique son nouvel actionnaire.
Management : Bertrand Sée, Patrick Wawrzyniak
Abénex : Jérôme Vandermarcq , Edouard Jeandey , Nico Scheiner
Conseil Financement : Finaxeed (Vincent Rivaillon, Nathalie Bes, Rémi Coupard)
Financement :
Crédit Agricole Centre Est (Baptiste Simon)
LCL (Sylvain Delomier, Sylvain Monteil)
Amundi (Stephanie Canova, Tahina Ralambozafy Ranaivo).
Société Générale (Peggy Lafontaine, Hugo Banaste)
CIC (Anthony Rovira)