Réalisation | 25•02•22

L’ESN parisienne, dont le chiffre d’affaires atteint 51 m€, dotée de trois bureaux à l’étranger, sort du portefeuille d’Isatis pour s’associer aux minoritaires Bpifrance et Socadif.


Un duo d’investisseurs remplace Isatis Capital comme actionnaire minoritaire de Zenika. Bpifrance avait remporté le processus organisé entre septembre et janvier, signant une prise ferme avant de solliciter Socadif pour co-investir avec elle dans l’ESN.

Le départ d’Isatis, au cours du second semestre […] et la volonté du fondateur Carl Azoury de faire une place à son management dans l’actionnariat, ont contribué à cette réorganisation capitalistique. Ce LBO bis voit de nouveaux cadres s’associer, dont Gary Barnes, ancien directeur commercial du cabinet de conseil en informatique Thoughtworks entré à la bourse de Londres en septembre, et qui s’impliquera à temps partiel dans le développement commercial international de l’ESN française. Carl Azoury reste majoritaire à la même hauteur et les autres managers se renforcent.

La dette d’acquisition est arrangée par la Caisse d’Épargne Île-de-France, BNP Paribas, Banque Populaire Rives de Paris et Crédit Agricole Île-de-France. Isatis signe sa deuxième sortie, cette fois sur une valorisation comprise entre 40 et 50 m€ selon nos sources, dans le services informatiques en quelques semaines, après Noveane sur une valo de 23 m€ (lire ci-dessous).

Entre 2018 et 2021, Zenika a augmenté son chiffre d’affaires de 38 %, à 51 m€. Ses prestations comprennent le conseil, le développement du patrimoine applicatif et la formation des directions informatiques. Un dernier point qui distingue cet acteur de beaucoup d’autres sociétés du secteur. Parmi ses clients grands groupes et ETI figurent des banques, premiers clients des sociétés de services informatiques, mais ni le Crédit Agricole ni le Crédit Lyonnais, vers qui Socadif pourrait ouvrir des portes.

« Zenika fait partie d’un petit groupe d’ESN se démarquant par leur expertise technique très pointue. Elle apporte du conseil à des clients grands comptes sur un positionnement haut de gamme », souligne Alexis Guinard, directeur d’investissement chez Bpifrance. La banque publique intéresse particulièrement les dirigeants de Zenika en raison de sa proximité avec l’écosystème des start-up dont l’entreprise espère profiter pour améliorer son pouvoir de recrutement de jeunes développeurs.

Le parisien emploie près de 550 personnes dans huit agences françaises (Paris, Lille, Lyon, Rennes, Nantes, Bordeaux, Brest et Grenoble) mais aussi dans des pays extra-européens, ce qui n’est pas banal pour un acteur de cette taille. Il s’est implanté ainsi directement à Montréal, Singapour et depuis deux mois à Casablanca. « Le développement en France se fera en organique car la société jouit d’une excellente image de marque associée à une bonne dynamique commerciales.

La croissance externe est envisagée à l’étranger, dans des pays non européens, afin de renforcer les positions existantes au Canada et dans la région de Singapour ou pour ouvrir de nouveaux pays dont 90 % des revenus viennent de France, regarderait des dossiers au Canada et en Asie du Sud-Est. En revanche, dans les pays européens où il nourrit des ambitions (Belgique, Suisse et Pays-Bas), il mise sur des implantations directes.